Itinéraires joailliers

13 août 2018

Les merveilles horlogères du musée Beyer

Le musée Beyer est celui de la famille éponyme, revendeur suisse de montres. De petite taille, il présente sa collection renommée d’horloges, d’automates et de montres.

Par Sandrine Merle.

 

 

On rentre dans le musée Beyer, par la boutique éponyme. Une institution, la plus ancienne boutique multimarque en Suisse, ouverte en 1760 et toujours aux mains de la famille. La 8e génération y vend les plus grandes marques comme Jaeger-LeCoultre, Audemars-Piguet, IWC ou encore Patek Philippe et Rolex. Aujourd’hui, elle est la seule à représenter dans un même lieu ces deux dernières manufactures, redoutables concurrentes.

 

Un musée pour tous

Ce musée ouvert en 1971, par Théodore Beyer, est situé au sous-sol de la boutique. Il est à l’image de cette dernière : un peu austère, sans fioriture ou effet spécial de scénographie. À priori, on peut penser qu’il s’adresse à des spécialistes ou des amateurs très éclairés. En se donnant la peine d’utiliser sa tablette où chaque modèle est référencé ou en posant des questions au spécialiste qui nous accueille, le néophyte y trouve aussi son bonheur, découvrant des histoires passionnantes. Lors de mon passage, l’intérêt des nombreux visiteurs, adultes et enfants, en témoignait.

 

La présentation chronologique

La collection va de 1400 avant J.-C. à nos jours. Les modèles les plus anciens sont des instruments de base de mesure du temps comme une chandelle sur laquelle sont graduées heures ou ce cadran solaire en ivoire. Parmi les plus récents, figurent la Rolex Oyster Perpetual portée par Edmund Hillary lors de la première ascension de l’Everest ou le modèle Jaeger-LeCoultre en or (équipé du calibre 101, le plus petit du monde) similaire à celui porté par la Reine d’Angleterre, le jour de son couronnement. Les amateurs de montres féminines apprécieront, eux, les modèles aux décors d’émail, ceux pleins d’humour comme « L’œil de Dali » (dont le mouvement rarissime est adapté à la boîte) ou figurant une paire de parapluies.

 

Des pièces majeures

Il y en a de nombreuses dont une horloge de clocher de 1522 en état de marche, les premières montres à ressorts (qui remplacent les poids) ou encore une série de montres de la Renaissance. Sans oublier des automates comme le griffon ou la cage avec des oiseaux chanteurs. Quelques modèles Breguet valent aussi la visite dont la « Montre de souscription », la première fabriquée en série (700 exemplaires) vendus chacun à 60 FF, l’équivalent du salaire annuel moyen en 1808 ou la « Pendule Sympathique » composée d’une pendule de table et d’une montre de poche pouvant être insérée sur le cabinet afin que cette dernière soit remise à l’heure. Breguet en aurait fabriqué douze : trois existent toujours dont celle-ci ayant appartenu au frère de Napoléon.

 

Le musée Beyer, à priori très spécialisé, recèle des histoires passionnantes.

 

Article relatif à ce thème :

Les montres chinoises du musée Patek Philippe, à Genève

 

 

 

 

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