Itinéraires joailliers

10 décembre 2020

Mon itinéraire joaillier aux Puces de Paris Saint-Ouen

J’ai réalisé cet itinéraire pour L’Hebdo des Puces de Paris Saint-Ouen. Ce marché a toujours constitué, pour moi, une source infinie d’inspiration et de découvertes.

Texte et photos : Sandrine Merle.

 

 

Les Puces de Paris Saint-Ouen, le premier marché d’antiquités au monde compte plusieurs dizaines de marchands proposant des bijoux de tous les styles et de toutes les époques ou presque. Ses vitrines joyeuses et indisciplinées sont remplies de sautoirs, créoles, solitaires, charm’s, camées liés à mille et une histoires… Ici, pas de bijoux standardisés et reproduits à des dizaines de milliers d’exemplaires. Suivez moi, je vous emmène dans les marchés Dauphine, Biron, Vernaison, Paul Bert-Serpette découvrir des trésors chez mes marchands préférés.

 

Le royaume du bijou de charme

N’allez surtout pas croire que tout est hors de prix ! Les Puces sont le royaume des bijoux de charme, bijoux non pas caractérisés par des pierres époustouflantes mais par leur délicatesse, le raffinement d’un or travaillé, d’un pompon ou d’une rangée de micro perles fines. Ils sont irrésistibles ! À la recherche d’un camée du XIXsiècle ou de bijoux en dentelle d’acier et de diamants ? Rendez-vous Au Trésorantic ou chez Stéphanie Corvez. Envie d’un bracelet ou d’un pendentif Napoléon III ? Delmar Fidalgo en a de très beaux. Des bijoux animaux ou des colliers à pompons des années 50 ? Tout ce qu’aime Lydia Rupp. Vous pouvez même trouver une croix de Rouen chez Orcadre ou une bague de Fernand Pouillon en émeraudes chez Venon & Madi ! Quant à Marie-Laure Chermezon, elle a fait de ces bijoux de charme sa spécialité avec notamment une superbe sélection de bracelets des années 60 et de pendants d’oreilles en corail.

 

Le bijou couture, une spécialité

On loue le savoir-faire du glypticien pour ses intailles et ses camées, de l’orfèvre qui façonne le métal précieux, du lapidaire ou de l’émailleur. Mais ceux qui vendent ces objets, des personnalités souvent hautes en couleur, sont aussi précieux. Leur culture est infinie… Nulle part ailleurs qu’aux Puces, on trouve cette concentration d’experts, notamment en bijou non précieux (tissu, plastique, bronze,…). Pour le bijou couture, quatre antiquaires sont renommées dans le monde pour leur connaissance et leurs sélections hallucinantes de pièces Chanel (les plus prisées), Christian Dior, Yves Saint Laurent,… Olwen Forest est la plus grande collectionneuse de bijoux de stars hollywoodiennes des années 40 et 50 tandis que Patricia Attwood est, elle, plus connue pour ses pièces de Billie Boy. On rencontre tous les créateurs de mode chez Clara Lardé, fan des années 50-70. Quant à Isabelle Klein, elle a fait de sa boutique « Les Merveilles de Babellou », une étape magique avec des mises en scène flamboyantes. Dans un registre radicalement différent, Andréa Guinez propose une sélection de pièces avant-gardistes hors normes signées Jakob Bengel, Catherine Billet ou encore Berrocal.

 

Découvertes atypiques

Dans ce marché, il faut chercher, observer, poser des questions car des bijoux peuvent se cacher dans une boutique pleine de commodes Louis XVI ou de peintures italiennes. À la galerie Beauté Chinoise, j’ai admiré au milieu des poteries chinoises, un collier en boules de laque de Pékin (teinte en rouge grâce à des punaises écrasées !) de la fin de la dynastie Qing. Chez Benjamin Gastaud, spécialiste de René Lalique, des bracelets en verre ayant miraculeusement traversé les décennies. Autre surprise réservée par les Puces : la présence de créatrices comme Sylvie Corbelin, ancienne antiquaire. Elle réinterprète des éléments anciens (pièces antiques, turquoises perses,…) sur des montures contemporaines en or. Ma passion pour les Puces de Paris Saint-Ouen tient également à sa profusion de « bijoux de maison » c’est-à dire boîtes, coffrets ou commodes tapissées de cristaux de pierres et de coquillages chez Sophie Cougoule. Elle a aussi ces lustres si romantiques du XIXe siècle, à pampilles en cristal de roche. Matériau préféré de Charles Mattern (fournisseur notamment de Goossens) qui, lui, le sculpte en bougeoirs et en coupelles.

 

J’aimerais aussi vous faire découvrir la boutiques de Lili et Daniel, une caverne d’Ali Baba remplie de perles, de fermoirs, d’écussons en canetille, de boutons,… Aux Puces de Paris Saint-Ouen, mon itinéraire joaillier est sans fin.

 

Télécharger L’Hebdo des Puces

Image en bannière : boucles d’oreilles « Les Merveilles de Babellou »

 

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12 raisons d’aller chiner aux Puces

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