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08 décembre 2024
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Les expositions bijoux à ne pas manquer en 2025
Les expositions consacrées totalement ou partiellement aux bijoux sont de plus en plus nombreuses. D’ores et déjà, en voici une vingtaine pour 2025. Bonnes visites.
Par Sandrine Merle
« Bijoux de l’Opéra de Paris », Paris
L’une des missions de la Bibliothèque nationale de France (BNF) est de préserver bijoux et objets qui ne sont plus utilisés par l’Opéra de Paris. Les commissaires ont sélectionné 70 pièces (sur 4000 recensées) documentées, autrement dit dont on connaît la fonction et le spectacle dans lequel ils sont apparus. On peut ainsi découvrir la coiffe de Salammbo et sa représentation sur le tableau de de Georges Clairin (1893), le serre-tête floral en perles soufflées réalisé en 2011 et, sur une photo avoisinante de l’Atelier Nadar, l’original dessiné par René Lalique et porté par Sarah Bernhardt dans La Princesse Lointaine (1895). Quelques pièces contemporaines non encore versées à la BNF, permettent de constater la pérennisation des techniques traditionnelles de fabrication dans les ateliers des deux théâtres, Garnier et Bastille.
Jusqu’au 28 mars 2025, bibliothèque-musée de l’Opéra Palais Garnier
« Paris, capitale de la perle », Paris
L’exposition chronologique se concentre essentiellement sur les perles fines c’est-à-dire naturelles. Parmi cent bijoux, figurent de splendides colliers de la Belle Époque formés par des rangs de perles parfaitement appairées, c’est-à-dire quasiment identiques, en taille et en couleur mais aussi la broche-tête de mouton signée Joel Arthur Rosenthal de 2006, dont les rangs de micro-perles miment la toison frisottée. Le propos principal est de rappeler qu’à la fin du XIXe siècle, Paris devient le centre de négoce international. Les perles pêchées dans le golfe Arabo-Persique sont alors vendues chez trois cents négociants parisiens. Au-delà de l’exposition, il faut absolument se plonger dans le riche ouvrage écrit par Léonard Pouy pour découvrir en détail cette histoire qui s’est achevée dans les années 30.
Jusqu’au 1er juin 2025, L’École des Arts Joailliers L’Hôtel de Mercy-Argenteau
“Sparkle! Gifts of Contemporary Jewelry from Robert Hiller”, Kansas City
Exposition réservée aux initiés… Le musée expose les pièces d’avant-garde que lui a offertes durant la dernière décennie, Robert Hiller. Ce collectionneur et enseignant à la Musikhochschule de Stuttgart raffolait de la broche et s’était pris d’une passion pour le diadème après avoir vu la fameuse exposition au Victoria and Albert Museum en 2022. D’où la présence de nombreuses interprétations par des créateurs contemporains dans une variété éblouissante de matériaux et de formes.
Jusqu’au 7 décembre 2025, The Nelson-Atkins Museum of Art
« Shakudō: from Samurai Ornaments to Jewelry », Hong Kong
Comment le shakudō est-il passé du sabre au bijou ? Dans cette exposition, L’École des Arts joailliers s’attache à raconter pour la première fois cette histoire fascinante et inédite qui tient à un évènement politique : l’ouverture forcée du Japon au commerce international, pendant l’ère Edo, à partir de 1853. La modernisation du pays avec l’abolissement du système féodal, a conduit notamment à la fin des samouraïs et à l’interdiction, en 1876, du port du sabre. Les métallurgistes, dépourvus de client ont alors commencé à fabriquer des éléments en shakudō pour les bijoux européens. L’exposition présente les 36 pièces d’une collection privée qui n’avait encore jamais été montrée au public.
Jusqu’au 13 avril 2025, L’École des Arts Joailliers
“Samurai Splendor: Sword Fittings from Edo Japan”, New-York City
Durant la période Edo, le sabre japonais fait pour les samouraïs atteint un niveau de sophistication tel qu’il devient une véritable œuvre d’art. Cette exposition présente une sélection issue des collections du MET ainsi que des accessoires et des objets afférents : des carnets de croquis de fabricants mais également des éléments décoratifs des sabres comme le tsuba situé à la base de la lame ou le menuki positionné sur les côtés la poignée. La plupart n’avait encore jamais été exposée.
Jusqu’au 23 mars 2025, MET muséum
« Zero Waste: Jewelry », Racine (USA-Wisconsin)
Contrairement aux joailliers traditionnels férus d’or et de gemmes, les créateurs d’avant-garde sont de grands amateurs de matériaux non précieux destinés à l’origine à un usage autre que le bijou. Utilisés à des fins contestataires, os, coquillages, bigoudis, monnaie américaine, papier journal, fermetures éclair… font partie de leur ADN. Tous ces bijoux appartiennent à la collection du RAM.
Jusqu’au 22 février 2025, Musée d’art de Racine (RAM)
“Solid Gold”, New-York City
Pour son 200e anniversaire, le Brooklyn Museum expose 500 pièces (tableaux, vêtements, vidéos, bijoux, design, pièces de monnaie, sculptures) ou partiellement recouvert du précieux métal. 250 proviennent de ses propres collections. Au fil du déroulement chronologique, apparaissent des bijoux de Cartier dont ce magnifique collier de perles de prière musulmane ou encore le collier anti-mouches porté par Elizabeth Taylor dans le film Cléopâtre (1963). C’est suffisamment rare dans ce type d’exposition pour être signalé : les commissaires abordent l’aspect sombre de l’extraction du minerai d’or comme la colonisation et la destruction de l’environnement.
Jusqu’au 6 Juillet 2025, Musée de Brooklyn
“Silver and Stones: Collaborations in Southwest Jewelry”, Santa Fe
Si l’on passe par Santa Fé, cette collection de bijoux est l’occasion de se familiariser avec le style Navajo. Les bijoux des années 1940 et 1950 qui font partie de la collection permanente du musée, illustrent la collaboration entre l’orfèvre Diné et l’artiste David Taliman (1901-1967) pour réaliser les bijoux de William C. Ilfeld (1905-1979). Ce dernier était une personnalité de la région, à la tête du département des bijoux amérindiens du magasin familial.
Jusqu’au 1 avril 2025, Palais des gouverneurs du Musée d’histoire du Nouveau-Mexique
“Chicago Collects: Jewelry in Perspective”, Chicago
Chicago a été un centre de fabrication de bijoux important aux Etats-Unis juste après l’exposition universelle qui s’y est tenue en 1893. Les deux cents pièces (issues de collections publiques et privées de Chicago) couvrent une période allant de la fin de la Renaissance à nos jours en passant par l’Art nouveau, le XIXe siècle, la Belle Époque, l’Art déco. Un ostensoir du XIXe siècle côtoie des diadèmes, des médailles des rois de France, des bijoux de Fabergé, de Louis Comfort Tiffany ou encore de René Lalique. C’est aussi l’occasion de découvrir des pièces de la boutique Kalo où l’on enseignait le travail du métal aux femmes.
Jusqu’au 5 janvier 2025, Muskegon Museum of Art
« Pinned! Contemporary Antwerp Jewellery », Anvers
Anvers a la réputation d’une ville de mode et de design, cette exposition est l’occasion de démontrer aussi sa créativité en matière de bijoux. Dirk Schrijvers le collectionneur-prêteur des 200 bijoux et les 60 créateurs sont tous originaires de cette ville flamande. Parmi ces derniers, citons Rembrandt Jordan, Dimitar Stankov, Peter Vermandere, Nadine Wijnants et même Dries van Noten. Inutile de chercher un autre fil conducteur : Dirk Schrijvers a choisi ces pièces (en majorité des broches) sur des coups de cœur. C’est le moment qu’il préfère, avant même de les posséder.
Jusqu’au 21 April 2025, Diva Museum
« Machu Picchu et les empires d’or du Pérou », Sydney
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Jusqu’au 23 février 2025, Australian Museum
“Vivienne Westwood & Jewellery », Wellington
Est-ce le succès extraordinaire du collier de perles auprès de la génération Alpha qui a incité la maison Vivienne Westwood à organiser une exposition sur les bijoux ? Car pour l’instant, on avait plus célébré ses redingotes XVIIIe, ses jupes aux rembourrages exagérant hanches et fesses, ses bustiers aux imprimés romantiques à la Boucher, ses tartans, etc. que ses broches et ses colliers. Pourtant ils font partie intégrante de son style comme en témoignent la présence de 550 pièces sur les silhouettes classées par décennie depuis les années 80. Rappelons que Westwood a commencé par vendre des bijoux sur un stand du marché de Portobello Road dans les années 1970.
Du 13 décembre 2024 au 27 avril 2025, Te Papa
« The Fascination of Jewellery – 7000 Years of Jewellery Art », Cologne
L’exposition est composée de 370 bijoux tous issus de la collection du MAKK qui en compte 1700 couvrant sept millénaires. L’un des points forts est l’ensemble de pièces d’Elisabeth Treskow, orfèvre Colonaise peu connue du grand public, caractérisées par la technique ancienne de la granulation. Les bijoux des XIXe et XXe siècles de maîtres comme René Lalique, Karl Gustav Hansen ou encore Castellani constituent également une belle occasion de se rendre à Cologne, à quatre heures de train de Paris.
Du 18 décembre 2024 au 24 Août 2025, Museum of Applied Arts Cologne (MAKK)
« Du cœur à la main – Dolce&Gabanna », Paris
Après Milan, l’exposition dédiée au duo italien Domenico Dolce et Stefano Gabbana, s’installe à Paris. Les deux cents créations dialoguent avec des œuvres d’art dans des ambiances théâtrales. L’une est tapissée de tesselles dorées, une autre surchargée de miroirs et de lustres ouvragés dans lesquels se reflètent les vêtements flamboyants. Des vestes en velours fileté d’argent, des robes en soie scintillante d’arabesques en or et de pampilles en cristal, de corsages rebrodés de broches en forme d’ex-voto, etc. Éblouissement garanti ; adeptes de slow fashion, passez votre chemin…
Du 10 janvier au 31 mars 2025, Grand Palais
« Au fil de l’or. L’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant », Paris
Cette exposition retrace tout un pan de l’histoire millénaire de l’or, celui de son utilisation dans les arts textiles asiatiques. Kimonos et obis du Japon, saris de l’Inde, songket (longs rectangles de soie) en Malaisie… Selon la technique employée, l’or est fileté, tramé ou encore brodé par l’atelier de la maison Lesage. Tout ce qui brille n’étant pas d’or, il peut aussi s’agir de soie naturellement dorée comme celle produite par des néphiles (araignées) de Madagascar. Partenariat oblige, l’exposition fait la part belle aux créations absolument spectaculaires d’une orfèvre de la mode, la créatrice chinoise Guo Pei.
Du 11 février au 6 juillet 2025, musée du Quai Branly
« Cartier », Londres
II s’est passé plus d’un siècle depuis la première exposition organisée à Londres, par Jacques Cartier alors à la tête de la boutique : elle était alors dédiée au diadème pour tirer profit du couronnement du roi Georges V. Celle-ci regroupe 350 objets dont certains en relation directe avec la filiale anglaise : le diadème « Scroll » porté par Elizabeth II lors de son couronnement puis par Rihanna en couverture de W magazine (2016) ou le diadème de Manchester (1903) appartenant à la collection du V&A. Avis aux afficionados de la famille royale : le roi Charles III prête quelques pièces dont le diadème porté par Kate Middleton lors de son mariage avec le prince William. Un bijou sentimental à ne pas manquer parmi toutes ces pièces statutaires : la broche en améthyste et saphir, réalisée selon les souhaits de Jacques Cartier pour Nelly, son épouse.
Du 12 avril 2025 au 16 Novembre 2025, Victoria & Albert Museum
“Marie Antoinette Style – Shaped by the most fashionable queen in history”, Londres
Ceux qui parlent encore de la paire de Converse au milieu des escarpins de soie dans le film de Sofia Coppola vont adorer cette exposition ! Les objets sont là pour témoigner de « l’influence durable de la défunte monarque sur plus de 250 ans de design, de mode, de cinéma et d’arts décoratifs ». Il s’agira donc d’un mélange d’anachronismes, de chaussures de Manolo Blahnik (sponsor de l’événement), de portraits comme celui de 1773 peint par François-Hubert Drouais ou encore d’objets et de meubles comme la chaise fabriquée pour son appartement privé.
20 septembre 2025 au 22 mars 2026, Victoria & Albert Museum